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Q
uand je suis née
en ce beau jour de mars 1987, toute ma famille était folle
de moi. J'entendais, quel joli
bébé,
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elle est adorable et sans
fausse modestie, je l'étais vraiment !
Audrey, ils m'ont
appelé, je trouve ça cool ! De câlins en bisous, je grandis
doucement et bientôt c'est Marie, ma petite soeur, qui pointe
son nez ! Le bonheur existe, il suffisait pour le croire de
nous regarder. De peluche en Barbie, on grandit, jour après
jour, tout est parfait ou presque, ma soeur et moi avons
toujours ce nez qui coule, ces rhumes à répétition. De
médecins en hôpitaux, papa et maman cherchent à comprendre.
Marie et moi entendons parler pour la première fois de maladie
orpheline. Il paraît qu'on a un invité incrusté sur nos
poumons, c'est donc pour ça qu'on est toujours
essoufflées.
De médicaments en séjours de plus en plus
fréquents à l'hôpital, on s'habitue. Nous, on pense surtout à
nos jolies fringues, à notre amoureux, à l'école et au papa
Noël, qui, c'est sûr, maman l'a dit, "existe "
vraiment. Début décembre 1997, Marie, trop
fatiguée, rejoint le père Noël. Et moi, là, j'ai compris que
c'était grave cette maladie son nom. moi, j'ai dix ans, le
père Noël, j'y crois plus, et je veux rester avec papa et
maman.
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Ca y est, été 2000. le père
Noël existe, la preuve, on ma greffé des poumons tout neufs,
tout roses, et tout va bien, je me sens au top, du moins
pendant quelques mois. Je suis fatiguée,
moi aussi, ma bouteille d'oxygène dans le
dos, çà me gonfle vraiment. Moi, je veux des copines, aller à
l'école, avoir un petit copain, aller danser, merde, j'ai 15
ans !Un mois et quelques jours après mon anniversaire, par une
journée ensoleillée de mai, je suis partie à mon tour, mais je
peux vous dire que je me suis battue.
L'autre a gagné sur le moment. Mais pas pour longtemps, maman
s'occupe du Téléthon à Wimereux, même que ça s'appelle le "
Défi d'Audrey ". Et j'en suis rudement fière.
S'il vous plait,
donnez de votre temps, de votre argent, c'est pour empêcher
que d'autres enfants atteints de maladies orphelines nous
rejoignent, Marie et moi. Car y a trop d'enfants, chaque
année, qui font le voyage, et simplement, il faut que ça
arrête ! Et encore une chose, le père Noël existe
vraiment ! Si, si, il est dans le cour de chacun. Parole de
Marie et d'Audrey.
Sophie
Duquesne
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